Glanage :

pourquoi et comment

initier un projet

 

Qu’est-ce qui solutionne avec brio le gaspillage alimentaire, l’augmentation du coût des aliments et la précarité économique de plusieurs ménages?

 

LE GLANAGE! ✅

 

D’autant plus, la difficulté de récolter tous les aliments qui poussent aux champs et la pénurie de main-d’œuvre font du glanage une avenue intéressante pour les propriétaires d’entreprises agricoles.

 

Comment, alors, multiplier les initiatives de ce genre en Montérégie (et partout au Québec)?

 

La lecture qui suit (environ 5 minutes) vous partage l’expérience de deux initiatives montérégiennes, ainsi que les ressources disponibles sur notre plateforme 👇

 

Pourquoi démarrer un projet de glanage?

 

« D’abord, on est conscient que dans les champs, il y a un peu de gaspillage qui se fait,  » explique Lysanne Lecours, chargée de projet glanage à La Moisson Maskoutaine. « Le glanage est aussi une bonne façon de mettre en valeur ce que les agriculteurs n’ont pas le temps de ramasser. » 

 

Lutte au gaspillage alimentaire et valorisation des denrées dans l’alimentation humaine sont effectivement deux motivations très présentes au sein des initiatives de glanage. L’accès à des denrées saines et nutritives en est une autre.

 

« Des denrées fraîches, il y en a de moins en moins de disponibles. C’est pour ça qu’on a décidé d’aller en chercher directement dans les champs, » ajoute-t-elle.

 

Après une récolte, les aliments suffisamment frais peuvent être redistribués aux organismes tels quels, mais aussi être congelés, cuisinés, déshydratés… Dans tous les cas, ceux-ci sont préparés de façon à conserver leurs valeurs nutritives et en faire bénéficier ceux et celles dans le besoin.

 

Finalement, les activités de glanage sont reconnues pour resserrer le tissu social et briser l’isolement, en plus de permettre une connexion à la nature qui est positive pour la santé

Saviez-vous que : les cueillettes et récoltes peuvent d’ailleurs être effectuées directement par des personnes en situation de précarité économique et alimentaire (personnes immigrantes, soloparentales, étudiantes, seules…)?

Comment démarrer un projet de glanage?

 

Les producteurs

 

Pas de producteurs, pas de glanage. Pour garantir le succès de son projet, il est impératif de pouvoir mobiliser les entreprises en leur communiquant les avantages et bénéfices d’une telle initiative.

 

Emmanuelle Aubry d’Alternative Aliment-Terre mentionne que les producteurs apprécient la visibilité reçue sur leurs médias sociaux, infolettre et site web. Les activités de glanage font ainsi découvrir leur entreprise à de nouvelles personnes.

 

Saviez-vous que : le tiers de la récolte revient généralement au producteur? Voilà un argument intéressant dans une optique de pénurie de main-d’œuvre.

 

« Les producteurs apprécient l’aide reçue et apprécient d’autant plus de voir que leurs surplus de production, ou leurs produits déclassés, sont redonnés à la communauté en ciblant les personnes en ayant le plus besoin, » ajoute Emmanuelle Aubry.

 

Il pourra être rassurant pour ceux-ci de recevoir une charte du glaneur ou une politique de glanage responsable qui illustrent le sérieux de la démarche. D’ailleurs, la réputation d’une initiative de glanage est quelque chose qui se construit au fil du temps. 

 

« Bien que certains puissent être réticents à l’idée de recevoir des groupes de personnes plus ou moins expérimentés dans leurs champs au départ, la réputation de confiance que nous avons construite dans les dernières années joue maintenant en notre faveur, » raconte-t-elle.

 

💡 Astuce : ouvrez la conversation avec votre Union des producteurs agricoles (UPA ou Union paysanne locale. Consultez l’Association des producteurs maraîchers du Québec ou Terroir et Saveurs pour répertorier facilement les entreprises offrant de l’autocueillette. Elles pourraient avoir des surplus en fin de saison et ont l’habitude de recevoir des gens aux champs. 

 

Les bénévoles

 

Afin de permettre une distribution gratuite ou solidaire des denrées récupérées des champs, il faut être en mesure de recruter une main-d’œuvre bénévole.

 

Saviez-vous que : les bénévoles se partagent normalement le tiers de la récolte. Ils peuvent également choisir de donner leur portion à l’organisme bénéficiaire. 

 

Lysanne Lecours croit d’ailleurs qu’il est plus facile pour les bénévoles d’offrir quelques heures à la fois plutôt qu’une journée entière. Elle a donc un groupe de bénévoles attitré à la cueillette, puis un second groupe qui prend le relais en cuisine.

 

« Les bénévoles sont contents de venir faire un petit trois heures, ça leur fait plaisir de le faire. Pour l’instant la réponse est vraiment positive, » mentionne-t-elle.

 

💡 Astuce : s’allier à des organismes ayant déjà accès à un bassin de bénévoles engagés peut faciliter le recrutement et la mise en place d’un projet. Il peut être judicieux de promouvoir les avantages environnementaux, économiques et sociaux de ce type d’activités auprès des futurs bénévoles, mais surtout le plaisir et l’enthousiasme ressentis par les personnes participantes.

 

« Cette année, à partir d’un formulaire publié sur nos réseaux sociaux et dans notre infolettre, nous avons rassemblé plus de 125 personnes réparties sur l’ensemble de la Montérégie, » partage Emmanuelle Aubry. « Il est donc facile de s’imaginer à quel point les inscriptions aux activités normalement limitées à des groupes de 15 personnes se remplissent rapidement. »

 

Les partenaires et le financement

 

Les banques alimentaires du Québec et les moissons locales, les Corporations de développement communautaire (CDC), les Tables intersectorielles régionales en saines habitudes de vie (TIR‑SHV), les Tables de concertation alimentaire (ou en sécurité alimentaire), le réseau des CSSS, les MRC et les élu.es sont des alliés naturels pour démarrer ce type d’initiative.

 

Dans tous les cas, ces organisations sont normalement au fait des occasions de maillage et de financement disponibles. Par exemple, Alternative Aliment-Terre a vu le jour grâce au Plan d’action gouvernemental pour l’inclusion économique et la participation sociale. Ce dernier cherchait à soutenir des activités de sécurité alimentaire visant les personnes à faible revenu. 

 

Les ressources

 

La plateforme Sains & Saufs regorge de ressources pour comprendre les politiques ministérielles en place et le contexte du gaspillage et du réemploi alimentaire au Québec. Vous pouvez également consulter:

 

👉 Nos articles en lien avec la législation : programme CanadaGap et la Loi du bon samaritain (ou l’article 1471 du Code civil du Québec).

👉 Le Jour de la Terre offre un guide destiné aux individus qui souhaitent démarrer un projet dans leur communauté.

👉 Une communauté de pratique sur le glanage au Québec qui partage ses défis et ses bons coups

👉 La carte des initiatives de glanage au Québec pour répertorier les activités de votre région

 

En conclusion

 

Tout semble indiquer que le glanage est une initiative qui est déjà bien enracinée au Québec et qui n’attend que d’être multipliée. Vous avez initié un projet de glanage et aimeriez nous partager votre expérience afin de bonifier cet article? Écrivez-nous : info@sainsetsaufs.ca 

 

Vous aimeriez vous impliquer en tant que bénévole? Consultez les initiatives montérégiennes de réemploi alimentaire, adhérer au Groupe Glanage d’Alternative Aliment-Terre, remplissez le formulaire de La Moisson Maskoutaine ou utilisez la carte des initiatives de glanage ci-haut!

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